• L’accessibilité est son combat quotidien. Ouest France-article du 14 mai 2017

    la-roche-sur-yon-l-accessibilite-est-son-combat-quotidien.jpgThierry Craipeau, représentant de l’association des paralysés de France en Vendée, est un guerrier. De ceux qui ne baissent pas les bras. De ceux qui ne rechignent pas au combat. Rencontre.

    La victoire comme l’échec, il s’y est frotté. « Sans baisser les bras bien que ça m’ait déjà tenté. » Thierry Craipeau, représentant de l’association des paralysés de France (APF) en Vendée, livre son combat, celui de l’accessibilité aux personnes handicapées, depuis des années. L’ardeur chevillée au corps. Flanqué de la force de ceux qui ont traversé l’adversité.

    « Des laissés pour compte »

    Il le dit d’un trait : « Je suis un guerrier. J’ai toujours avancé. Malgré mon handicap, j’ai une vie complètement remplie. » Cette force de caractère, c’est aussi son viatique contre l’amertume. « Les handicapés sont des laissés pour compte. On a l’impression d’être considérés comme des citoyens de seconde zone. Il faut toujours se battre ! » Après plus de vingt ans d’engagement à l’APF, dont dix en tant qu’élu, il sait de quoi il parle. « Ma mission est de porter le message de l’association dans le département. »

    « On s’est fait méchamment enfler »

    Au quotidien, l’APF multiplie les actions. Rupture d’isolement, actions de sensibilisation, groupe de parole, formation à destination des chauffeurs de bus… La liste est longue. Sans compter qu’il faut digérer les coups bas. À l’instar de celui de la loi sur le handicap.

    « Cette loi a été promulguée en 2005 », précise Thierry Crépeau. Elle prévoyait, notamment, qu’à l’horizon 2015, les établissements ouverts au public et les transports en commun soient accessibles à tous. « On y croyait… » A l’APF, on y voyait même une réelle avancée. « Mais où en est-on aujourd’hui ? ». Une interrogation sans appel… Et Thierry qui ne peut s’empêcher d’exprimer sa colère, son franc parlé en bandoulière : « Les délais n’ont pas été respectés. Je considère qu’on s’est fait méchamment enfler par les gouvernements successifs ! »

    « Ça fait 40 ans qu’on nous dit que ça coûte cher »

    Il multiplie les exemples. Ses « scandales ». Pour certains bien plus proches qu’on aurait pu le penser. « Tous les lettrages du centre culturel d’expression libre (Cyel) de La Roche-sur-Yon, qui vient à peine d’ouvrir, sont ton sur ton. Impossible pour un malvoyant de les lire ! » Un autre ? « En faisant des visites, nous voyons, bien souvent, des portes que l’on ne peut ouvrir en fauteuil roulant. » Et ainsi de suite.

    « L’accessibilité n’est pas une utopie »

    Dans son combat pour l’accessibilité, on lui répond finance, gros chèque, des histoires de porte-monnaie. « Ça fait 40 ans qu’on nous dit que ça coûte cher. Il manque surtout la volonté. L’accessibilité en France n’est pas une utopie. »

    Alors s’il a tenu jusque-là, ça tient aussi aux succès engrangés. « Il y en a des tas. Je ne pourrais tous les résumer », sourit-il. Parmi ceux-ci, un en particulier lui revient à l’esprit. « On a obtenu en Vendée une jurisprudence auprès de la caisse d’allocations familiales pour que soient pris en compte les frais professionnels dans le calcul de l’allocation adulte handicapé. » Une victoire parmi d’autres dont « je suis extrêmement fier ».

    Par Joseph DAUCE - Ouest France La Roche sur Yon le 15 mai 2017