Une solution pansement imposée par l'Education Nationale : récit d'une maman en colère

 Une maman désespérée et en colère a décidé de rendre publique la situation de son petit garçon qui est privé d'école à cause de l'Education Nationale en Vendée. Cela fait 2 mois qu'Antoine est déscolarisé parce qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses de la DASEN pour embaucher une auxiliaire de vie scolaire... Et 2 mois que la maman a du cesser de travailler... Elle nous a communiqué une photo pour que son petit garçon ne soit pas juste un nom, une statistique, un "cas isolé" laissé pour compte par l'administration.

Antoine blog 2014-10-29 - Copie.JPG"Mon fils Antoine est âgé de 3 ans et demi, il souffre d'un retard moteur et psychomoteur ainsi que de troubles de l'élocution. Pour préparer son entrée en classe de petite section maternelle en septembre 2014, nous avons déposé une demande d'Auxiliaire de Vie Scolaire Individuelle (AVSi) à la MDPH de Vendée. Mi-septembre, nous avons obtenu la décision de la CDAPH, qui reconnaissait un besoin d'accompagnement individualisé pour notre petit garçon à hauteur de 13h/ semaine.

15 jours après l'obtention de l'accord de la CDAPH, la Directrice de l'école n'avait toujours pas de retour de l'Education Nationale pour recruter une Avsi. Elle a donc joint la Direction Académique pour savoir ce qu'il en était.

Une responsable en charge des enfants en situation de handicap lui a alors indiqué qu'il n'y avait pas d'argent pour financer ce poste et que l'Avsi déjà en place pour un autre élève de sa classe devra assurer l'accompagnement pour les deux enfants.

D'après cette personne, nos enfants doivent se partager la même AVSi, sachant que nos deux enfants auraient du être scolarisés sur les mêmes temps scolaires, c'est-à-dire, 4 matinées par semaine pour optimiser leur apprentissage.

Sans une Avsi entièrement dédiée à mon petit garçon, il m'est impossible de le scolariser.

Antoine a des besoins multiples, allant de la nécessité d'avoir une aide pour tenir un crayon, pour maintenir sa concentration, pour marcher (perte d'équilibre), apprendre les règles de vie, aller aux toilettes, retirer ses vêtements (blouson...).

Il est dépendant d'une tierce personne et à besoin d'être toujours stimuler pour évoluer.

Sans Avsi, Antoine est donc privé d'école depuis la rentrée scolaire, cela fait 2 mois.

Cette situation m'est insupportable, car Antoine demande sans cesse d'aller à l'école. D'un autre côté, accepter qu'Antoine soit scolarisé avec l'AVSi d'un autre enfant signifie mettre en danger nos deux enfants, tant l'attention qu'ils requièrent est importante. Je n'imagine pas non plus priver partiellement un enfant de son Avsi, alors que ses besoins ont également été reconnus par la MDPH de Vendée.

De quel droit la Direction Académique transforme-t-elle une Avs individuelle en Avs mutualisée ? De quel droit l'Education Nationale se permet-t-elle d'ignorer les besoins de nos enfants alors que la MDPH a mis des mois à les évaluer ?

En réaction à ce positionnement de la Direction Académique, nous avons formulé avec l'autre famille concernée le 7 octobre dernier un courrier de mise en demeure de la DASEN afin qu'Antoine puisse disposer de l'accompagnement dont il a besoin et qui lui est reconnu. Parce qu'en attendant, j'ai du cesser mon activité professionnelle pour de m'occuper à 100% d'Antoine à la maison.

A ce jour, notre courrier est resté sans réponse, ce que nous déplorons. Nous ne savons pas si le dossier d'Antoine est à l'étude ou bien si celui-ci a été classé comme résolu par l'Education Nationale. Et le pire, c'est que nous ne parvenons à joindre personne, l'Inspection Académique étant fermée durant les périodes scolaires !!

Aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'il y a une réelle volonté d’empêcher les enfants en situation de handicap de vivre et de grandir comme les autres. Malgré des notifications, l'administration ne leur donne pas toujours le temps, ni les moyens nécessaires pour progresser. Est-ce à cela que ressemble l'école inclusive ?

Nous sommes déterminés à engager toutes les démarches nécessaires pour qu'Antoine puisse avoir son Avsi. Je sais que nous pourrons compter sur le soutien de l'APF pour cela. En attendant, je garde tout de même l'espoir qu'une Avsi soit nommée en Novembre 2014..."

Commentaires

  • COMME UN AIR DE DEJA VU...

    Cette situation insupportable me révolte et me rappelle de bien mauvais et douloureux souvenirs...
    Sans la présence et la détermination de l'APF, notre fille Juliette aurait du être déscolarisée.
    Grace à nos actions conjointes, nous avons réussi a faire respecter les droits de notre fille. Les médias et certains politiques ont été aussi de très bons partenaires pour faire bouger la DASEN.
    Je souhaite beaucoup de courage et de détermination aux parents d'Antoine a qui j'adresse aussi tout mon soutien.

    MERCI ET BRAVO A L'APF POUR VOTRE ACTION MILITANTE EN FAVEUR DES PERSONNES HANDICAPEES.

    http://faire-face.fr/2014/01/21/lecole-pour-tous-juliette-lourdement-handicapee-a-du-se-battre-pour-garder-une-avs/

    http://dd85.blogs.apf.asso.fr/archive/2014/01/22/temp-a6f0600be6b2dddcf5bd8d08d7f9723b-65567.html

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