Emploi : encore du travail et des promesses à concrétiser

Le Gouvernement ne touchera pas aux « bornes d’âge » à partir desquelles les travailleurs handicapés peuvent bénéficier des dispositifs dérogatoires existants : 55 ans pour la retraite anticipée et 62 ans pour le taux plein. Olivier Dussopt, le ministre du Travail, s’y est engagé, précisant ainsi les propos d’Emmanuel Macron.
Moins d’une femme handicapée sur deux occupe un emploi. Et parmi elles, 40 % sont à temps partiel. Une forte précarité professionnelle liée à la fois au genre et au handicap, pointe Mathéa Boudinet, doctorante en sociologie à Sciences Po, qui vient de réaliser une étude sur le sujet.
Alors qu’on lui prédisait un avenir sombre, avec les minima sociaux pour seules ressources, Vincent, 27 ans, a su rebondir. Combatif et motivé, il s’est reconverti, naviguant de l’alternance au CDD Tremplin. Aujourd’hui, c’est lui qui accompagne vers l’emploi des personnes qui en sont éloignées. Il a témoigné de ce parcours à l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées.
En 2021, 31 % des entreprises tenues d’embaucher des personnes handicapées n’en comptent pas une seule, selon la dernière étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, publiée le 3 novembre. Certes, c’est trois points de moins qu’en 2020. Mais ce chiffre élevé contribue à la stagnation du taux d’embauche des travailleurs porteurs de handicap dans le secteur privé qui plafonne à 3,5 %.
À l’occasion de la 26e édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), du 14 au 20 novembre, les associations DareWomenHandicap et Ladapt présentent des données chiffrées concordantes. Les deux organismes démontrent que parmi les femmes dans leur ensemble, celles en situation de handicap travaillent moins. Elles sont aussi plus souvent à temps partiel que les hommes handicapés et près de la moitié d’entre elles déclare avoir subi une forme de violence sexiste ou sexuelle.