Crise de l’hôpital public : lettre ouverte interassociative au président de la République

Alors que la crise de l’hôpital public menace la santé de la population, avec un certain nombre d’associations dont des associations membres de France Assos Santé dont nous sommes, nous adressons une lettre ouverte au président de la République. Extraits.

« La pandémie que nous avons traversée, et dont nous ne sommes toujours pas sortis, a mis en lumière l’intense engagement des soignants au service des patients et du système de santé, et leur profonde fatigue à force de composer avec l’état d’urgence sanitaire. (…)
 
Les patients que nos associations représentent sont de nouveau plongés dans une angoisse qu’ils partagent avec l’ensemble des familles et usagers du système de santé. Nous avons le sentiment que notre pays n’est plus en capacité de soutenir le système de santé qui nous permet d’accéder aux soins dont nous avons besoin dans des délais et à des conditions financières acceptables. Cette crise prive certains d’entre nous de soins essentiels, creusant de fortes inégalités entre les territoires et les établissements. Elle nous oblige à patienter (trop) longtemps pour un rendez-vous médical, à sortir (trop) tôt de l’hôpital et à subir la dégradation des conditions d’accueil et de prise en charge au motif qu’il n’y a plus ni temps ni moyens pour l’humanisation des soins. (…)
 
Nous demandons au président de la République, au gouvernement et au futur parlement, que des moyens soient mis en œuvre afin que les conséquences de cette crise ne se mesurent pas seulement en lits fermés et en nombre de personnels faisant défaut, mais aussi en chances perdues voire en décès du côté des patients. Nous voulons un état des lieux précis (un observatoire), pour que les futures mesures tiennent compte, en tout premier lieu, de nos besoins croissants compte tenu du contexte épidémique et climatique, de notre santé mentale qui se dégrade et des défis qui restent à relever au regard du vieillissement de notre population et de la prévalence des maladies chroniques.
 
Nous réclamons des mesures urgentes pour les soins urgents mais aussi pour les soins programmés et pour sécuriser le déroulement des plans nationaux de santé qui permettent à notre pays de se projeter dans une dynamique d’amélioration.
 
Nous ne voulons, pour nos grands-parents, parents, enfants, amis, ni d’un hôpital sinistré et déserté, ni d’un système de santé sélectionniste et dégradé.
 
Autant de problèmes que nos associations souhaitent pouvoir discuter, aux côtés des autres parties prenantes, à l’occasion de la grande conférence sur la santé annoncée en juillet par le président de la République. »
 

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